Environnement : Bronia Mundenga Kabanga ” le recyclage des déchets est un moyen préventif contre le changement climatique”
Environnement :
Bronia Mundenga Kabanga ” le recyclage des déchets est un moyen préventif contre le changement climatique”
Le recyclage des déchets est un phénomène qui prend des proportions inquiétantes dans la ville de Kinshasa en République démocratique du Congo où les immondices et autres détritus sont arrivés à même des boucher des caniveaux provocant des odeurs nauséabondes et autres maladies.
Des pistes de solutions ça et là, dont celles de Madame Bronia Mundenga Kabanga , activiste environnementale et présidente de la fondation Strong Africa Fondation qui a préconisé le recyclage comme moyens préventif contre le changement climatique.
C’était au cours d’une interview qu’elle a accordée à la rédaction de Posture d’Afrique.
Suivez plutôt !
Posture d’Afrique : Que fait votre structure ?
Bronia Mundenga:
Nous sommes Strong Africa fondation,nous sommes spécialisée dans :
– la gestion de déchets, sensibilisation, décharge et revalorisation des déchets . Pour l’instant, le projet est à sa phase pilote au sein des quatre communes de la ville de Kinshasa qui sont : Kintambo, Ngaliema, Gombe et Mont- Ngafula. Les études sont en cours pour la transformation des déchets biodégradable en biogaz, les déchets plastiques en pavé et les encombrants en objet de décoration.
C’est dans ce cadre que nous avons mis en place un programme dénommé “les petits écolos “.
Lequel vise à inculquer et enraciner dans le chef des enfants dont l’âge varie entre 3 et 17ans le bien fondé de la protection de l’environnement.
L’idée est de mettre en place un réseau des enfants qui seront ambassadeurs des bonnes pratiques écologiques au sein de leurs familles, leurs écoles , leurs églises .Bref dans la communauté .
Nous venons en appuie à l’Etat Congolais qui , dans la loi du N°11/009 du 9 juillet 2011 à son article 4 reconnait à tout congolais le droit à l’éducation environnementale .
P A. : C’est quoi la situation des immondices à Kinshasa. Combien de tonnes par jour?
B M:
La production journalière dans la ville de Kinshasa s’élève à 10.000 tonnes de déchet par jour.
De la production à la décharge, les structures publiques ne sont pas impliquées dans la démarche.
Au sein des ménages, la population n’est pas formé quant à la séparation des déchets solides pour faciliter le traitement.
Les avenues n’ont pas des décharges .
Les ménages recourent aux éboueurs ou aux organisations qui font ce qu’elles peuvent.
Faisant montre d’un manque criant de professionalisme pour beaucoup.
Actuellement, la ville a un sérieux problème de décharge, les éboueurs se contentent de décharger les immondices dans les cours d’eaux ou les abandonner dans les rues. Une situation qui est à la base de plusieurs fléaux comme les inondations , la pollution des eaux et la pollution de la terre et de l’air.
P A.: Comment gérer ça. Par quel mécanisme ?
B M:
Étant dans la gestion de déchet depuis 2015, nous proposons à l’État congolais de travailler avec les structures privées ayant fait leur preuve sur le terrain ( nécessité du témoignage de ménage).
La ville est vaste et l’État seul ne peut pas résoudre le problème d’insalubrité.
Il suffit par exemple, de confier exclusivement une commune à un nombre limité des structures identifiées qui vont se faire une compétition qualitative du service rendu, qui seront exemptées de certaines taxes et qui vont bénéficier d’un encadrement financier de certaines banques ou micro finances.
Cela va impacter la quantité du service, l’inclusion des familles à faible revenu dans le système, créer des emplois stables dans le secteur , rendre l’activité banquable, générer ( à moyen terme) des recettes à la ville et par dessus tout permettre l’établissement d’un système stable et résiliente de salubrité.
Que la population, à travers les différentes organisations d’éducation environnementale comme Strong Africa Fondation puisse être outiller sur les bien fondé de vivre dans un environnement salubre et de leur apprendre les bonnes manières y relatives.
l’État congolais devra aussi imposé la sanction. Ces trois recettes permettront à ce que nous retrouvions notre kin la belle d’antan.
P A.: Combien cela coûte t- il de faire du recyclage. Est-ce possible ?
B M:
C’est possible et bien plus d’ailleurs. Mais cela nécessite des moyens importants, l’implication des institutions financières dans le financement à faible intérêt aux structures comme Strong Africa Fondation qui s’active dans le secteur. Sans ignorer l’accompagnement primordial de l’État par son encadrement et l’assouplissement de certaines charges.
P A.: Si tout cela n’est pas fait , que sera Kinshasa dans 5 ou 10 ans?
B M:
Plusieurs facettes du gain en découle :
– le recyclage est un moyen préventif contre le changement climatique. Il nous permet de réduire le gaz à effet de serre, d’ici 5 à 10 ans , si nous ne revalorisons pas nos déchets, nous nous exposons aux catastrophes naturelles liées à la pollution, nous seront exposés à la crise alimentaire car nos terres ne nous donnerons pas de quoi manger.
Nous n’aurons plus de poisson car les eaux seront infectées, la sécheresse sera à nos portes car les pluies seront rares.
Que le gouvernement s’inspire du modèle japonais. La pays du soleil levant est précurseur de l’économie circulaire. Il est parvenu à atteindre le taux de recyclage de 20,, 7% en 2018, le double de la moyenne mondiale.
Cette réussite est dû à sa réglementation stricte et une politique axée sur la décharge des déchets et le recyclage.
Propos recueillis par Kinzala Nkuka Pepeco