Cop 30 : Greenpeace Afrique en entretien dinatoire avec les journalistes kinois autour des enjeux écologiques

Saint-Germain Ebengo
Green Peace Afrique a organisé, samedi 25 octobre, au restaurant Vilakazi à Gombe, sur l’initiative de son Coordonnateur, le professeur Georges Milumbu de l’Unikin, un Dîner de Renforcement des Liens avec les journalistes de Kinshasa, toutes rédactions confondues.

Ce beau moment convivial de plus de 5 heures du temps, soit de 12 heures à 17 heures, a eu lieu en perspective de la très prochaine 30è conférence des parties à la Convention-Cadre des Nations Unies, à savoir COP 3O, qui se tiendra du 11 au 25 novembre prochains dans la ville de Belem, au Brésil.
À en croire le professeur Georges Milumbu, ce grand dîner, qui a été riche en diversités, a eu pour objectif, celui de renforcer les liens qui existent, depuis plusieurs années, entre Geenpeace Afrique et les professionnels de médias de la République Démocratique du Congo.

Greenpeace Afriques et ses partenaires journalistes ont donc échangé autour à la fois des enjeux environnementaux et des défis écologiques, auxquels fait face la RDC, sans oublier les opportunités de collaboration entre les deux parties en vue que soit portée plus haut la voix des communautés locales à travers le paysage médiatique.
Voilà ce qui a justifié la prise de parole par chacun des journalistes présents à ce grand rendez-vous durant lequel chacun s’est déclaré fermement engagé dans la protection de l’environnement.

Le Professeur Georges Milumbu a prié la gent journalistique kinoise de bien vouloir songer à toujours placer à la une de leurs éditions les informations relatives à l’environnement.
Foi sur ses propos, lorsque le journaliste communique, il porte haut la voix de ceux qui ne peuvent ni parler, ni être entendus.
Il prie donc à cet effet les chevaliers de la plume et du micro de daigner élever au plus haut point leurs voix dans le champ de l’environnement afin d’empêcher que les communautés locales continuent à surfer dans l’ignorance au regard de leurs droits.

Il les a priés donc de faire de leur livraison de l’information environnementale un apostolat, en prenant pour modèle l’abeille qui produit du miel sans être consciente sur ce que coûte ce miel, mais aussi le manguier qui produit la mangue sans en connaître le goût.
Professeur Georges Milumbu a déploré le fait que les questions cruciales sur l’environnement, parmi lesquelles la destruction de la forêt qui se fait du jour au jour à l’heure actuelle, on ne les entend presque pas dans les informations.
”Ce qui laisse les communautés locales continuer à naviguer dans l’ignorance,.alors que c’est l’environnement qui constitue le ”poumon” de notre vie”, s’est-il soucié.
Il a déploré dans ce même ordre de choses le fait pour la majorité des journalistes d’avoir plutôt fait le choix de faire la course exclusivement aux informations de la rubrique Politique, pour des raisons, dit-on de ”coupages”.
”Alors que coupage ou pas coupage, les communautés locales ont droit à l’information”, a-t-il fait savoir.
”Nous Greenpeace, nous faisons ce que nous faisons, mais avec l’accompagnement des médias que vous êtes, notre voix peut être portée plus haut. Soyez donc à la première ligne de la sensibilisation. Amplifiez ce que nous pouvons faire à petite échelle. Au-delà pour vous d’être des journalistes et pour nous, des agents de Greenpeace, nous sommes avant toutes choses, vous et nous, des citoyens congolais à part entière. Mais vous, vous avez l’avantage parce que votre voix porte plus haut et va plus loin. Portez donc plus haut la flamme de nos revendications en vue d’un environnement durable”, les a-t-il exhortés.
Sur base de cette exhortation riche en perspectives pour le bien-être de l’écosystème, les journalistes présents à cette rencontre se sont fait comme devoir ”à domicile”, celui de veiller au respect, par des entreprises pollueuses, de leurs cahiers de charge à l’intention de communautés locales, ainsi que de leur devoir fiscal vis-à-vis du pouvoir étatique congolais.
Dans ce même ordre des choses, ils se sont donné, comme travail pratique, celui de désormais contribuer, à travers leurs publications et diffusions, à la décolonisation de l’environnement congolais à l’heure actuelle envahi par des financements trompeurs de la part des institutions bancaires et financières étrangères. C’est sans oublier les entreprises hydrocarburières, minières, forestières et autres, qui réalisent des milliards et des milliards de dollars sur l’environnement de la RDC sans payer proportionnellement en retour les communautés locales.
”Nous devons bouger les lignes de l’impossible”, a déclaré Professeur Georges qui a tiré parti de cette instance de prise de parole pour parler de Greenpeace comme déterminée de lutter nuits et jours contre ce qui continue de maintenir les communautés congolaises dans l’ignorance.
Il a mis à cet effet en exergue le cas de Perenco dont l’enveloppe destinée aux communautés locales reste jusqu’ici une monnaie de ”songe”.
”C’est là que se trouve le conflit entre Greenpeace Afrique, que nous sommes, et la Perenco”, a-t-il révélé..
Ce grand connaisseur de l’Environnement propose à ce sujet aux détenteurs du 4è pouvoir, que sont les journalistes, de songer à créer, à travers leurs larges diffusions, une conscience collective au sein des communautés locales, mais aussi et surtout des progressistes dans la protection de l’environnement.
DE LA PARTICIPATION DE GREENPEACE AFRIQUE À LA COP 30
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Au sujet de la participation de Greenpeace Afrique à la COP 30 qui s’annonce déjà très prochaine, le professeur Georges Milumbu a rassuré qu’ils ont à cet effet en vue un agenda concertée avec le gouvernement de la République Démocratique du Congo de sorte que soit exigé de la part de grands pollueurs de payer plus.
Pendant ce temps, a-t-il affirmé, Greenpeace est en train de sensibiliser le gouvernement à faire de la bonne gouvernance son cheval de ”travail” et surtout à mettre en place des mesures favorables à la protection de peuples autochtones.
C’EST LA GOUVERNANCE ENVIRONNEMENTALE QUI POSE PROBLÈMES
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Pour le professeur Georges Milumbu, c’est la gouvernance environnementale qui pose problèmes jusqu’ici, pendant que celle d’ordre judiciaire reste encore un défi. Il déplore à cet effet, entre autres, l’absence de routes, infrastructures scolaires et sanitaires parmi les communautés locales et peuples autochtones. Il a toutefois loué le code minier congolais, qu’il a déclaré parfait, mais il ne comprend pas pourquoi l’exploitation minière qui dépend de ce code est jusqu’ici incapable de préserver l’environnement et, par ricochet, de rendre prospères les communautés locales.
”Il faut qu’on construise des écoles et des hôpitaux, les équiper et prendre en charge les primes des enseignants et celles du personnel de la santé”, a-t-il recommandé.
Pour ce qui est du code forestier, il a souhaité que ce dernier soit reformé de fond en comble, parce que, foi sur ses propos, ça ne garantit en rien les communautés locales.
”La politique peut vendre la terre, la forêt est exploitée, les ressources n’arrivent pas aux communautés, cas des crédits carbonne,
et pendant ce temps les communautés locales ne disent rien”, a-t-il constaté à haute voix avant de prier les médias de faire leurs ce message de sorte que ça arrive aux oreilles des décideurs.
”Greenpeace est en train de travailler là-dessus pour accompagner l’État congolais et déplore en même temps l’inexistence des
mécanismes pouvant aider les communautés locales à procéder aux revendications de leurs droits en termes de bénéfices de la vente des bois”, dixit professeur Georges.
Du point de vue de ce numéro un de Greenpeace Afrique, si la gouvernance environnementale continue à inquiéter, c’est parce que les lois sont devenues obsolètes. Pour lui, la RDC, en plus d’être un pays en guerre, est au plus haut point un pays en pleine mauvaise gestion.
Il a souligné à cet effet que Greenpeace est déterminée à accompagner le gouvernement congolais pour les mesures d’exécution qui aideront les autochtones à prendre part dans la cogestion comme cela est prédéfini dans le code minier.
”Au retour de la COP, après que nous aurons réussi à sensibiliser le Gouvernement, nous serons obligés d’accompagner ce dernier en bonne et due forme en vue de la réforme du code forestier et de ses mesures d’application pour que les communautés locales bénéficient du secteur minier”, a-t-il soutenu.
Reste à rappeler que cette session dinatoire du samedi 25 octobre a eu lieu quelque trois jours après la commémoration de la Journée mondiale de l’Énergie qui se célèbre chaque 22 octobre.
Faisant un raccordement non frauduleux entre ces.deux événements, le professeur Milumbu a eu des mots qu’il faut à la place qu’il faut pour souligner que Greenpeace Afrique est déjà en train de penser à la transition énergétique et encourage pendant ce temps le gouvernement congolais dans cette ligne pour que cesse désormais l’exploitation fossile.
”C’est pourquoi nous insistons pour que les grands pollueurs paient plus et, en payant plus, la transition énergétique ne pourra que devenir une réalité”, a-t-il éclairci.
Les journalistes sont rentrés souriant après un bref entretien final avec Raphaël Mavambu, l’homme en charge de la Communication de l’O.N.G. dont il vient d’être longuement question dans le rouleau de cet article.

